WEST COAST // USA

Novembre 2019 : California – West Coast USA

Le travail de photographe de mariage m’a amené aux Etats-Unis, plus précisément à Los Angeles.
Une super occasion pour prolonger mon séjour et y découvrir un brin de la culture américaine et surtout ses fameux parcs nationaux.

Pour la première partie de mon séjour, je décide de longer la côté Ouest.
Après 11H de vol, totalement jet lagged, la compagnie de location de véhicule est en rupture de stock de citadine, l’employé m’annonce que j’ai été « upgraded » gratuitement et me donne ce que je décrirais être un mini-bus. Bien que mes pensées soient embuées, il me semble que je suis seule dans cette aventure, cela me paraît un peu démesuré comme véhicule.

Je jette mon sac à dos dans le coffre abyssal, clé dans le contact, ah non, c’est un bouton on/off, j’allume le moteur, c’est parti pour cette nouvelle odyssée.

Première découverte l’immensité des autoroutes, 2x 8 voies, du jamais vu dans ma vie de globetrotteuse.
Des pick-up, des 4×4 défilent sur le macadam. Constat alarmant, j’observe que dans l’habitacle un seul et unique conducteur dans chacun de ces véhicules pompant des litres indécent d’essence au kilomètre.
Le prix de l’essence est dérisoire comparé à la France, la ville de Los Angeles est étendue sur des centaines de kilomètres et les transports en commun desservent très mal à la ville.
Par conséquent, difficile de les blâmer, le citoyen ayant les moyens de s’offrir une voiture opte évidemment pour la facilité des déplacements.

Dans la ville californienne, qui détient le record national du plus grand nombre de SDF, les étoiles ne brillent pas pour tout le monde.
59 000 sans-abri vivent aujourd’hui dans les rues du comté de Los Angeles. Avec l’augmentation quasiment cocaïnée du prix au mètre carré, les trottoirs du centre-ville ont vu les tentes pulluler à quelques encablures des étoiles du Walk of Fame.

Evidemment, l’asphalte des quartiers riches en sont vierges car il ne faudrait pas gâché la vue de ces nantis. A l’avant de ces immenses résidences, les berlines sont parfaitement alignées devant les multiples portes de garage du domicile.

Le rêve américain s’effondre pour un bon nombre d’immigrants souhaitant échapper à la misère de leur pays, pour finalement se retrouver dans une nouvelle détresse.
Double peine pour ces personnes qui espéraient vivre la succès story américaine et sauver leurs proches de la pauvreté.

Je rage de l’intérieur, j’ai le sentiment que les inégalités sociales se révèlent particulièrement importantes dans l’état Californien, que l’on me jette à la figure la réussite sociale en mettant en avant leur richesse. Tout ça me laisse un goût amer.

Les jours passent et mon idéal de rêve américain s’effondre, illusion cultivée par les nombreuses séries et films qui ont bercé mon enfance.

La série Alerte à Malibu en fait partie, avec ses images de plages californiennes, de bouées de sauvetage, de torses hâlés… et de naïades en maillot de bain rouge.
Il me fallait voir ce fameux « set-up », j’indique donc à mon GPS mon souhait de voir Malibu Beach.

Après 1 bonne heure de route, la voix du GPS me signale que je suis bien arrivée. Surprise de l’annonce, je lui réponds que ce n’est pas possible, car il n’y aucun accès à la plage.
J’arrive à peine à percevoir l’océan derrière cette succession de villas luxueuses. Je poursuis ma route de quelques kilomètres et je vois enfin l’océan au loin, je me réjouis d’y voir mes scènes de sauvetage. Quand soudain je réalise qu’il y a une clôture bordant la route bloquant ainsi l’accès à la plage. Triste constat, Malibu beach est totalement privatisé.

A quel moment l’Homme peut privatiser un bien naturel que Pacha Mama nous a offert à tous ? A qui appartient cette terre ? Comment sommes nous arrivés à la privatisation de parcelle de terrain ? Cette belle terre qui nous appartient à tous. Je cogite, et je repars déconcertée de cette triste réalité.

Suite aux conseils d’amis, j’ai pris la fameuse « Highway One » où l’on m’a annoncé que je serai époustouflée par les paysages.
Manque de bol pour moi, le soleil a décidé d’éclairer une autre partie du monde, je n’y ai donc vu que de la brume.
L’avantage c’est que l’on peut imaginer ce qui s’y cache derrière et donc on ne peut pas être déçue de son imaginaire.

Arrivée à San Fransisco, je rejoins mon  coloc d’Australie qui vit depuis plus d’un an à SF.
Nous prenons un vol pour Las Vegas, enfin j’allais réaliser mon rêve, celui de voir cette folie poussée à l’excès dans le seul objectif de divertir l’humain.
Pour éviter la confusion, sachez que Las Vegas est à l’opposé de mes valeurs, mais je voulais voir jusqu’où l’ineptie pouvait aller.
Comment et qu’est ce qui attire tant de millions de touristes à venir visiter une ville artificielle en plein désert, puisant les dernières ressources de la terre.

Nous découvrons une cité peu animée. Nous marchons le long des boulevards où les gigantesques et luxueux hôtels se succèdent, les panneaux publicitaires nous éblouissent, les limousines défilent, les croupiers attentent que leurs tables se remplissent, la cacophonie des machines à sous se noient dans un bruit de fond permanent.
Le silence n’existe pas dans cette citadelle de chimères.

Dès le lendemain, nous retrouvons le calme et la beauté des grands espaces américains : Zion, Bryce Canyon et le Grand Canyon au programme de ce séjour.
Nous traversons plusieurs états pour pouvoir découvrir la magnificence de cette belle nature. Nous entreprenons de nombreuses randonnées, atteignons des sommets offrant des vues à couper le souffle. Je me sens minuscule face à ces gigantesques montagnes qui ont vu tant d’âmes les parcourir.

Je termine ce séjour sur une note positive, ces vastes étendues m’ont rappelé à quel point nous sommes une goutte d’eau dans l’océan.
Que la Terre existe depuis des millénaires et qu’elle sait s’adapter aux changements.
Par contre, nous Humain, sommes qu’au début d’un long parcours initiatique.
Il est grand temps d’entreprendre le changement avant qu’il ne soit trop tard.

 

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